Dans l'enfer du décor, où les coulisses de la graphiste

Inspiré de faits qui nézistent pas
dans votre réalité.
Les réponses aux questions existentielles que
vous vous posez sur la graphiste au chat perché

Un monde à l’envers

Quand ai-je su que le graphisme allait s’imposer à moi ?

En CE2 ! Alors que tout semblait perdu…

oui je suis une enfant dys bien trop de chose à mon goût,
donc la compréhension de notre monde fut parfois, euh souvent,
non tout le temps,
difficile voir inexistante : le vide intersidérale devant
une page noircit de symboles inintéressants,
des anges qui passaient bien trop souvent
pendant une leçon.

Tiens, un papillon !

Mais quéquidisent ? Comprends pas.

Et un jour, la prof te donne un poème à écrire puis à illustrer,
je m’en souviens comme si c’était hier,
je pourrai presque vous amener à la place qui était la mienne.

Le jour où, pour une raison mystérieuse,
j’avais ouvert la porte du respect et de l’espoir dans le regard
des enseignants.

C’est toi qui a fait ça ?
Avec le recul si je pouvais lui répondre aujourd’hui,
ce serait surement :
Ben non c’est mon voisin, c’est un travail en classe,
tu veux que je l’ai donné à faire à qui ? Blanche neige ?
Déjà un dessin avec les poissons qui chantent c’est compliqué,
alors se taper celui de sa voisine de table ça tient
du masochisme !

Bref…
C’est ainsi que j’éveilla l’intérêt,
qu’une institutrice de Cm1 prit le temps de changer
la variable en me disant ces quelques mots

«  tu es capable, ce sera dur, mais je sais que tu peux le faire »

Là fut la première pierre semée sur le chemin
extrêmement tortueux et inattendu de mon devenir

Qu’est-ce qu’elle mange la graphiste déjantée au pti-déj ?

Du gloubiboulga ?!
Elle est à la fois tordue et à la fois terriblement simple
cette question.

Je réponds souvent que je mange des chatons,
ça fait son petit effet !

Plus sérieusement,
je me nourris pratiquement exclusivement de café que j’aime à découvrir
et quand je suis joueuse, j’ajoute de la chicorée, de la vraie,
celle qui te laisse des ptis morceaux si esthétiques
entre les dents.

Ensuite ça dépend, ça dépasse !
J’aime le changement…
Alors bien que ma nutritionniste préférée
me conseille de manger de la bouffe pour canasson,
j’avoue édulcorer mon petit déjeuner avec
un fruit, une compote d’un fruit improbable,
parfois … je mange des tartines (oulala c’est mal !)

Et quand approche les fêtes de Noël,
j’instaure un rituel immuable,
heureusement circonscrit à ma personne :
la tartine de pain de seigle au beurre salé,
trempé dans son café,
accompagné de sa clémentine.
Réminiscence, mes hommages !

Où sont rangées mes chaussettes ?

De l’archiduchesse ?

Dans cette question je vois un grave problème :
le mot ranger !
Si je rangeais comme les gens normaux mes chaussettes,
je ne me trimbalerais pas systématiquement
avec des chaussettes de couleurs différentes !
Enfant déjà j’avais cette fâcheuse habitude, si bien
qu’on m’avait affublé entre autres (…)
du surnom Punky Brewster.

Bon il m’arrive effectivement de faire de gros efforts
et de les mettre par paires,
comme cela m’ennuie, j’en prends des colorées ou avec des têtes de mort

Donc elles sont « géolocalisées » dans un bac à chaussettes,
qui lui est toujours à la même place, à côté de mon bac à collants
(rayés les collants 😉 )

Comment peut-on te surprendre ?

Spontanément je réponds : sans te prendre un coup de pelle ?

Et oui, car la dame adore les surprises mais…
je ne les aiment pas vraiment,
car elles sont souvent décevantes !
Oh, le vilain mot, me direz-vous
mais oui, mais ce n’est pas facile de faire plaisir à quelqu’un
qui vit dans un autre monde, sauf si on vient soi-même d’un
monde parallèle !

Jean d’Ormesson disait :
« Tout le bonheur du monde est dans l’inattendu »

Et bien oui,
vous l’avez peut-être déjà compris
mais non seulement la surprise en tant que telle
est difficile à mettre en œuvre mais elle est d’autant
plus difficile et peu enclin à la réussite
si vous avez passé une énergie considérable
sur celle-ci. Spontanéité salvatrice !

Parfois, voir souvent, rien c’est bien,
car rien c’est immatériel, ça n’a pas d’appartenance,
ça n’a pas de connotation, ça n’a pas de sens.

Le bonheur n’est pas dans le quoi
il est là où ne l’achète pas.

Pourquoi te décris-tu toujours « que » comme graphiste ?

Comme nous sommes ce que l’on mange et que l’on mange comme on est,
je suis effectivement en mode fusion
avec mon métier.
Alors oui, je pourrais vous dire plein d’autres banalités,
mais elles ne me défissent pas.
Comme I Robot, I Graphiste !

Qu’est-ce qui nous distingue de Pierre ou de Paul ?
Chacun son truc, pour moi c’est de vivre perpétuellement dans un autre monde,
ma vie entière est consacrée à l’imagination, la spontanéité, la création, la divergeance,
et le graphisme en est la parfaite incarnation.

Ce n’est pas une volonté réductrice de me présenter en tant que tel
bien au contraire, c’est souvent le début de l’histoire.
Il est vrai que le chaland ne connaît pas sa définition,
et c’est encore là l’opportunité d’ouvrir
la page des merveilles.

Et comme il n’y a pas de hasard,
celui ou celle qui s’y attardera est destiné
à faire un bout de chemin avec celle qui gribouille de « petits dessins ».

la suite au prochain épisode

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